Écrivain, dramaturge.
Né le 07/09/1946
- A 16 ans il mesurait 1m 53, pesait 48kg. Il rêvait de devenir jockey. Il débuta dans une course de plat réservée aux amateurs et termina 5°.
A 19 ans il mesurait 30 cm de plus, pesait 60kg et promenait encore sa longue carcasse de fantôme sur les champs de course de province, risquant de se rompre les os sur les parcours d'obstacles les plus improbables.
A 22 ans, les saunas et les diurétiques ne suffisant plus à limiter les effets de son appétit, il met fin à sa carrière en obtenant une honorable deuxième place à Auteuil dans le prix du Maréchal Foch, un steeple-chase de 4100m, piste intérieure, open ditch et rivière des tribunes.
Parallèlement à ses activités équestres, il poursuit des études de médecine sur lesquelles il bute avec une remarquable persévérance jusqu'en 1968. Il profite de l'agitation du moment pour quitter la faculté et se retrouve infirmier de deuxième classe, seul et unique appelé de la polyclinique de l'arsenal de Dakar (Sénégal).
Les nuits de garde laissent du temps. Il lit beaucoup (Balzac, Flaubert, Stendhal, presque tout - parce qu'il n'y a rien d'autre dans la bibliothèque de l'arsenal). Il commence à écrire au dos de vieilles feuilles de température.
Libéré des obligations militaires en 1970, il quitte le Sénégal en emportant le rêve d'un vieux langoustier à voile, abandonné dans le bassin de radoube de l'arsenal. Il se verrait bien traverser l'atlantique.
Ce beau rêve le conduit à sillonner les routes de l'est et du nord de la France comme visiteur médical au service des Laboratoires Daniel Brunet. Il s'installe à Reims.
Dans les bistrots, il attend l'ouverture des cabinets médicaux. Il écrit maintenant sur des cahiers reliés. Dans les salles d'attente, il lit beaucoup (Céline, Artaud, Bataille, Lautréamont, Sartre, Butor, Michaux, presque tout, parce qu'il en a pris l'habitude).
Vanter les bienfaits d'un déconstipant doux à base d'algues marines, ou d'un suppositoire anti-hémorroïdaire, un jour de pluie, l'hiver, entre Hagondange et Merlebach, le mènerait tout droit à la dépression s'il ne rêvait à son beau voilier, à haute voix, et par tous les temps.
Rêve qui s'interrompt brutalement quand, lors d'une tournée, emporté par son enthousiasme pour la conduite sportive sur glace, il est victime d'une sortie de route en abordant les derniers lacets d'un petit col enneigé des Ardennes. Il détruit entièrement et d'un seul coup la superbe Renault 4L presque neuve qui constituait à la fois son unique capital et son outil de travail.
Il hésite entre une franche et brutale dépression et l'inconfort prolongé d'une névrose. Il choisit finalement la névrose qui, à l'époque, lui apparaît plus noble.
Il lui faut maintenant de très gros cahiers à reliure pour écrire tout ce qu'il a à écrire. Il n'a plus devant lui que des heures vides. Il les remplit plus que jamais de lectures.
Il lit de façon maladive. (Kafka, Joyce, Freud, Simenon, Marx, Melville, Raymond Chandler, Gaston Leroux, Sören Kierkegaard, Maurice Leblanc, Albertine Sarazin, Faulkner, Dos Passos, Ezra Pound, Rabelais, Montaigne, Stéphane Mallarmée, Edgar Allan Poe, Antoine Blondin, Graham Green, Moravia, Jean Genet, HP Lovecraft, Chester Himes, Dashiell Hammett, et bien d'autres, connus ou inconnus, et presque tout.)
Un soudain intérêt pour la linguistique le conduit à la Faculté des Lettres de Nanterre. Il lit de façon boulimique Saussure, Barthes, Chomsky, Émile Benveniste, Vladimir Propp, Roman Jackobson, André Martinet, Troubetskoï, S. Kartsevski, Alain Greimas, Tzvetan Todorov, Jacques Lacan, Deleuze, Derrida, Althusser, et biens d'autres et presque tout.
Accessoirement et pour gagner son pain, il devient, directeur adjoint d'une librairie scientifique. Il y rencontre la femme de sa vie, secrétaire bilingue le jour et actrice la nuit. Il découvre le théâtre.
Il profite de troubles sociaux dans l'entreprise pour affirmer sa vocation artistique. Plutôt que d'affronter un mouvement dont il ne peut s'empêcher de penser qu'il est légitime, il choisit de donner sa démission.
Il est accueilli par un couple d'amis italiens dans une superbe demeure dominant le Lac Majeur au-dessus de Stresa. Il y fait l'écrivain pendant 6 mois, commence une oeuvre monumentale en 7 volumes intitulée L'Art de la Fugue dont il ne conservera finalement que l'idée de la construction et la première phrase.
De retour en France, sa compagne lui fait rencontrer Daniel Mesguich, jeune metteur en scène fraîchement sorti du conservatoire qui est immédiatement séduit par ses talents de bricoleur.
Il devient assistant décorateur et homme à tout faire du Théâtre du Miroir, la jeune compagnie créée par Daniel Mesguich.
Il approfondit sa connaissance du théâtre en pratiquant à peu près tous les métiers du plateau (machiniste, régisseur son et lumière, assistant et même acteur de complément dans une super-production de Robert Hossein).
Il collabore de plus en plus étroitement à la conception et à la réalisation des spectacles de Daniel Mesguich et devient, en 1974, dramaturge du Théâtre du Miroir.
Dès lors, son curriculum vitae devient celui qu'on peut lire ci-dessous, jalonné de spectacles et d'écritures.
Sa collaboration avec Daniel Mesguich, souvent mouvementée, ponctuée de débats théoriques parfois violents, de séparations définitives et de retrouvailles chaleureuses, restera cependant très étroite pendant de longues années. Les divergences artistiques s'accentuant, elle se fera plus distante pour devenir épisodique et cessera tout à fait au fil du temps.
Il ne renie rien de ce passé théâtral tumultueux et reconnaît volontiers tout ce qu'il doit à la pensée de celui qui fut son jeune maître.
Aujourd'hui, il est un proche collaborateur d'Alain Françon, dont la pratique théâtrale et le rapport au texte conviennent à ses idées et à ses aspirations. Auprès de lui, il aura appris la patience et la ténacité requises pour scruter un texte hors de toute transcendance.
Ceci est donc son curriculum Vitae à partir de 1974.
1974 - 1981
Dramaturge du Théâtre du Miroir Compagnie Daniel Mesguich
- Le Prince Travesti, Marivaux - Candide, Voltaire - Britannicus, Andromaque, Racine - Hamlet, Le Roi Lear, Shakespeare - L'homme sans père, Tchékhov - La dévotion à la croix, Calderon. Le grand Macabre G. Ligeti.
1981 - 1984
Dramaturge de l'Opéra National de Bruxelle (Direction Gérard Mortier)
Dramaturgie et collaboration à la mise en scène avec E. Grübbler, G. Deflo, P .Constant, P. Sireuil, J.M. Villégier, D. Mesguich. A. Delvaux.
-Alceste, Glück - Don Carlo, Simon Boccanegra, Trovatore, Verdi - Kata Kabanova, Yanacek - Cenerentola, Rossini- Pelleas et Mélisande, Debussy- Passion de Gilles, P. Boesmans-
Depuis 1985
Hamlet de Shakespeare -mise en scène Daniel Mesguich- Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis.
Hedda Gabler d'Ibsen -mise en scène Alain Françon - Théâtre de l'Athénée.
Macbeth Verdi -mise en scène Philippe Sireuil- Opéra National de Bruxelles.
La Danse de Mort Strinberg. Mise en Scène Philippe Sireuil. Théâtre Varia Théâtre National de Strasbourg.
La Tétralogie de R. Wagner. Opéra de Nice, Théâtre des Champs Élysées, Mise en scène Daniel Mesguich.
Le Pélican Strindberg. Le Volcan Le Havre, Odéon théâtre de l'Europe, Mise en scène Alain Milianti
La vie Parisienne Offenbach Théâtre du 8° Lyon Mise en scène Alain Françon
Les Contes d'Hoffmann Offenbach, Opéra de Lyon, Mise en scène Louis Erlo.
Carmen Bizet. Opéra Comique Paris, Opéra de Lyon. Mise en scène Louis Erlo.
Orfeo Monteverdi. Opéra de Lyon. Mise en scène Louis Erlo.
Les pièces de guerre Edward Bond, Festival d'Avignon, Odéon théâtre de l'Europe, Mise en scène Alain Françon.
Écritures
Théâtre
Trace (1984) Diffusion Radio France- France Culture -Février 1986. "Lectures" Théâtre National de Chaillot. Paris- Avril 86 Théâtre de la Métaphore Lille - 91 Doublages (1985) Le Triangle d'Eau (1988) Commande du Théâtre Éclaté d'Annecy (Alain Françon) La Belle et la Bête (1991) Aide à l'écriture. Festival de Pierrefonds: Cour d'honneur du château de Pierrefonds. Juillet 1991. Le Grand Bleu. Lille 1992. Théâtre de la Plaine 1993 Paris. Doublages Deuxième. Aide à la création. Mise en scène Philippe Noël, création au Théâtre de la Métaphore. Lille Mars 1992 L'Arrangement 1993 Sarah B. 1995 (Mise en scène P. Noël. Neuchatel, Toulouse, Nice, etc) La Nuit de l'Enfant Caillou écrit avec Caroline Marcadé (Mise en scène Caroline Marcadé Création au Théâtre National de la Colline Janvier 2000)
Traductions, adaptations
Hamlet de Shakespeare. (C.D.N.A, Festival D'automne 1977) Le Roi Lear de Shakespeare (Palais des papes. Avignon 1981) Le Grand Macabre de Ligeti (Opéra de Paris 1981) L'homme sans père (Platonov) de Tchékhov (Athénée 1982) La Dévotion à la croix de Caldéron (Avignon, Chaillot, 1983) Hamlet 2° version. (Théâtre Gérard Philippe Saint Denis 1986-1987) Hedda Gabler Ibsen (Annecy, Théâtre de l'Athénée, Mars 1987 Lyon Théâtre du 8° 1990, Nanterre 1991).La Danse de Mort. Strinberg. (Théâtre Varia. Théâtre National de Strasbourg Mars 89 Comédie Française 1996). La Vie Parisienne Nouvelle Version scénique. Les Contes d'Hoffmann Nouvelle version scènique. Opéra de Lyon. 1993. Le Pélican Strindberg. Odéon Milianti. 1993 Pièces de Guerre E. Bond CDN de Savoie Alain Françon festival d'Avignon 1994 . Odéon 95 1997 Dans La Compagnie des Hommes. E.Bond 1999 Café Edward Bond. 2000-2001 Le Crime du 21° Siècle Edward Bond Théâtre de la Colline Mise en scène Alain Françon.
Ouvrages Publiés
Théâtre
Doublages - Éditions Actes Sud Papiers 1992
Trace - Éditions Actes Sud Papiers 1992
La Belle et la Bête - Éditions Actes Sud Papiers 1992
Traductions/Adaptations
Hamlet - Shakespeare Éditions Papiers 1986
Hedda Gabler - Ibsen Éditions Papiers 1987
La Danse de Mort - Strindberg Éditions Actes Sud-Papiers 1988
Le Pélican - Strindberg Éditions Solin 1993
Trilogie des Pièces de Guerre - Edward Bond Éditions de l'Arche 1994
Café - Edward Bond Éditions de l'Arche 2000
Le Crime du 21° Siècle - Edward Bond Éditions de l'Arche 2001
Romans
Œdipe à Paname 10/18 Christian Bourgois Éditeur 1990
Le Rire de l'employé Olympio Ed éléctronique François Bourin. (2001)
La Conversation des Morts (en 7 volumes)
Tome 1
- L'Institut
Giuliani (Buchet Chastel 2002)