POINT DE VUE

Xavier Houssin Point de Vue, Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel
Point de Vue, Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel
Roman, Point de vue, Littérature, Michel Vittoz

Drôle de drame. Ou comment un homme de théâtre 

Michel, Vittoz, Point de Vue, roman, Buchet Chastel

 se lance dans l'écriture   
fleuve d'une série 

Michel Vittoz, Point de Vue, Roman, Littérature,

de sept romans  mettant 
en scène d'étranges personnages 

Point de Vue, Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel

dont le destin se boucle à travers le temps et par-delà la mort.

Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel, Roman, Littérature

Michel Vittoz  
nous
entraîne dans un univers

Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel, Roman, Littérature

d'une jubilatoire Complexité
Avis au

Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel, Roman, Littérature

déchiffreurs d'histoires...
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Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel, Roman, Littérature
Michel Vittoz, L'institut Giuliani, Buchet Chastel, Roman, Littérature
peine deux cents mètres de la
gare du RER et on est déjà dans 
un autre monde. Une porte mo-
numentale et ses pavillons d’en-
trée Mansart comme le manteau d’Arlequin  d’une  scène  de

Alain Françon... C’est à lui qu’on doit la traduction
 de la Trilogie des Pièces de Guerre ou du Crime 
du 21° Siècle
d’Edward Bond. "                           

   Je   me  fais  souvent  l’effet  de  ressembler au 
Self  made  man 
dessiné  par  Chaval,  sourit-il.

fois.C’est si difficile. Si laborieux d’écrire. » Un
aveu qui signe l’intelligence et la sensibilité fra-
gile.Le résultat est là. Vittoz a transformé son ob-
session en un redoutable outil de liberté narrative.
Son Institut Giuliani est un ahurissant foisonne-
ment d’histoires qui se recoupent et s’entremê-

théâtre et derrière, les avenues au cordeau de Mai-
sons-Laffitte. Les arbres sans feuilles et un ma-
nège de chevaux de bois à l’arrêt. Tout l’air figé.
II faut dire qu’il fait un froid... II a sa maison par là,
Michel Vittoz. Une grosse bâtisse 1840 qui donne
l’impression d’être sans cesse en travaux. « J’ai
pour ainsi dire toujours vécu ici, dit-il. Maisons-Laf-
fitte est une ville bourgeoise avec un coeur popu-
laire. Ca tient beaucoup au champ de courses. »
Les lads et les propriétaires. Les élégantes et les
turfistes. Carambolage des genres. Quand on gran-
dit dans une société aussi contrastée, comment
ne pas avoir une vision particulière du monde ?
C’est peut-être cela qui l’a amené à faire du théâtre.
Encore que... II a pas mal roulé sa bosse. Des
études de médecine, un service militaire au Sé-
négal. II est successivement aide comptable, visi-
teur médical, déménageur, jockey d’obstacles, dé-
monstrateur de matériel agricole, libraire et puis,
pour la scène, machiniste, régisseur son et lumière,
éclairagiste, assistant décorateur, assistant à la
mise en scène. Dramaturge. II a travaillé à l’opéra
National de Bruxelles. Avec Daniel Mesguich. Avec
Debout, mais sacrément tordu... " Ne pas ou-
blier aussi : il s’occupe d’informatique. De créa-
tion de portails internet. Portails, tiens, tiens...
N’empêche, à cinquante-cinq ans, il vient de se
lancer dans une drôle d’aventure. Une saga ro-
manesque comme on n’en tait plus beaucoup. Ju-
gez plutôt. L’institut Giuliani, qui vient de pa-
raître, est le premier volume d’une série (La
Conversation des morts),dont chaque titre peut
se lire de manière autonome. Michel Vittoz nous
y entraîne dans un univers étrange rythmé par le
chiffre 7. 7 romans de 7 x 7 chapitres. 7 person-
nages principaux... Dans chaque livre, un des
(sept) protagonistes meurt et, tout disparu qu’il
soit, continue à parler parmi les vivants. Dans le
dernier, c’est le narrateur qui devrait se rayer de
la liste. Pas si simple. «Je sais que ça a l’air un
peu fou comme construction, admet Michel Vittoz.
D’autant plus que j’ai ce projet en route depuis
1973. A l’époque, je crois que j’avais bâti cette
contrainte pour me permettre paradoxalement
d’écrire plus facilement. Comme un canevas pour
un apprentissage. J’ai recommencé pas mal de
lent dans une complexité jubilatoire. L'lnstitut, un
 vaste établissement des Vosges, près de Vittel,
est entièrement dévolu à la fin douce des ma-
lades incurables. Des années trente au début du
siècle. D’une guerre à l’autre, il sert de cadre et
de point de repère à la circulation des person-
nages. II y a Elie, le vieux jardinier, initiateur du
code (ou de la régie du jeu) qui va impulser la ca-
dence des sept volumes. Gros Djoé, monstrueux
enfant, Tommaso Giuliani, Anna, Julien Morel,
Amalia, Paul Simon. Tous embarqués dans une
partie de main chaude dont on ne sait plus bien
qui l’a commencée. « C’est un peu comme quand
on chante en canon, explique Michel Vittoz. Une
affaire d’écoute et de rythme. » Belle partition en
tout cas. Car ce livre dont on ne se détache pas
avant la dernière page, dans des allers et retours
tout énervés de bonheur de lecture, est une fas-
cinante réussite. Archéologie intime. Réalité ma-
gique. Rêves décodés. On attend la suite avec
impatience. « Le deuxième volume est déjà bien
avancé, confie Vittoz. » 1973 ? C’est bien ça qu’il
a dit ? Ça valait vraiment le coup d’attendre.

 L'Institut Giuliani. La Conversation des Morts,
Par Michel Vittoz. Buchet Chastel. 380 pp. 19 €

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