POINT DE VUE |
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Xavier Houssin | |
Drôle de drame. Ou comment un homme de théâtre |
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se lance dans
l'écriture |
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de sept romans
mettant |
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dont le destin se boucle à travers le temps et par-delà la mort. |
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Michel Vittoz |
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d'une jubilatoire
Complexité |
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déchiffreurs d'histoires... |
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peine deux cents
mètres de la gare du RER et on est déjà dans un autre monde. Une porte mo- numentale et ses pavillons d’en- trée Mansart comme le manteau d’Arlequin d’une scène de |
Alain
Françon... C’est à lui qu’on doit la traduction |
fois.C’est si difficile. Si laborieux d’écrire. » Un |
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théâtre et derrière, les avenues au cordeau de Mai-
sons-Laffitte. Les arbres sans feuilles et un ma- nège de chevaux de bois à l’arrêt. Tout l’air figé. II faut dire qu’il fait un froid... II a sa maison par là, Michel Vittoz. Une grosse bâtisse 1840 qui donne l’impression d’être sans cesse en travaux. « J’ai pour ainsi dire toujours vécu ici, dit-il. Maisons-Laf- fitte est une ville bourgeoise avec un coeur popu- laire. Ca tient beaucoup au champ de courses. » Les lads et les propriétaires. Les élégantes et les turfistes. Carambolage des genres. Quand on gran- dit dans une société aussi contrastée, comment ne pas avoir une vision particulière du monde ? C’est peut-être cela qui l’a amené à faire du théâtre. Encore que... II a pas mal roulé sa bosse. Des études de médecine, un service militaire au Sé- négal. II est successivement aide comptable, visi- teur médical, déménageur, jockey d’obstacles, dé- monstrateur de matériel agricole, libraire et puis, pour la scène, machiniste, régisseur son et lumière, éclairagiste, assistant décorateur, assistant à la mise en scène. Dramaturge. II a travaillé à l’opéra National de Bruxelles. Avec Daniel Mesguich. Avec |
Debout, mais sacrément tordu... " Ne pas ou-
blier aussi : il s’occupe d’informatique. De créa- tion de portails internet. Portails, tiens, tiens... N’empêche, à cinquante-cinq ans, il vient de se lancer dans une drôle d’aventure. Une saga ro- manesque comme on n’en tait plus beaucoup. Ju- gez plutôt. L’institut Giuliani, qui vient de pa- raître, est le premier volume d’une série (La Conversation des morts),dont chaque titre peut se lire de manière autonome. Michel Vittoz nous y entraîne dans un univers étrange rythmé par le chiffre 7. 7 romans de 7 x 7 chapitres. 7 person- nages principaux... Dans chaque livre, un des (sept) protagonistes meurt et, tout disparu qu’il soit, continue à parler parmi les vivants. Dans le dernier, c’est le narrateur qui devrait se rayer de la liste. Pas si simple. «Je sais que ça a l’air un peu fou comme construction, admet Michel Vittoz. D’autant plus que j’ai ce projet en route depuis 1973. A l’époque, je crois que j’avais bâti cette contrainte pour me permettre paradoxalement d’écrire plus facilement. Comme un canevas pour un apprentissage. J’ai recommencé pas mal de |
lent dans une complexité jubilatoire. L'lnstitut, un vaste établissement des Vosges, près de Vittel, est entièrement dévolu à la fin douce des ma- lades incurables. Des années trente au début du siècle. D’une guerre à l’autre, il sert de cadre et de point de repère à la circulation des person- nages. II y a Elie, le vieux jardinier, initiateur du code (ou de la régie du jeu) qui va impulser la ca- dence des sept volumes. Gros Djoé, monstrueux enfant, Tommaso Giuliani, Anna, Julien Morel, Amalia, Paul Simon. Tous embarqués dans une partie de main chaude dont on ne sait plus bien qui l’a commencée. « C’est un peu comme quand on chante en canon, explique Michel Vittoz. Une affaire d’écoute et de rythme. » Belle partition en tout cas. Car ce livre dont on ne se détache pas avant la dernière page, dans des allers et retours tout énervés de bonheur de lecture, est une fas- cinante réussite. Archéologie intime. Réalité ma- gique. Rêves décodés. On attend la suite avec impatience. « Le deuxième volume est déjà bien avancé, confie Vittoz. » 1973 ? C’est bien ça qu’il a dit ? Ça valait vraiment le coup d’attendre. L'Institut Giuliani. La Conversation des Morts,
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